QUESTION 1 : QUEL REGARD ONT LES INVESTISSEURS SUR LA 3E EDITION DU FORUM AFRIQUE DEVELOPPEMENT
1.1/ L’Afrique est un continent d’opportunités
-
Aujourd’hui, les investisseurs et particulièrement marocains ont réalisé que l’avenir de leur expansion est d’abord en Afrique. Ils sont donc à la recherche d’opportunités et ce forum qui réunit 1 200 opérateurs de 14 pays est très attendu. Je voudrais rendre hommage au Président Mohamed El Kettani et à Mme Zahra Maâfiri, ainsi qu’à leurs équipes respectives pour nous avoir réunis
-
L’Afrique représente aujourd’hui un potentiel encore inexploité. Le continent a réalisé en 2014, un taux de croissance de 3,6% et devrait afficher un taux qui avoisine les 5% au cours de cette année, soit mieux que la moyenne mondiale
-
L’Afrique sera, dans les 5 prochaines années, parmi les 3 régions du monde qui connaîtront la croissance la plus rapide. Le plus important est que plusieurs pays pauvres et sans ressources naturelles ont atteint des taux de croissance forts et soutenables sur une période relativement longue. L’Afrique se dirige vers un modèle de croissance normalisée
-
Cette croissance sera notamment portée par les chantiers d’infrastructures économiques et sociales mais également par le développement d’une production locale.
1.2/ Les besoins en capacité productives sont criants
Au cours des deux dernières années, j’ai personnellement visité une dizaine de pays à travers le continent et avec mes confrères de patronats ici présents, nous nous interrogeons sans cesse :
-
Pourquoi les rayons de nos supermarchés sont pleins de jus de fruits importés alors que nous produisons les meilleurs fruits ?
-
Pourquoi la banane ivoirienne doit-elle passer par Rungis pour arriver à Casablanca ?
-
Pourquoi donc un pays frère qui dispose du plus grand potentiel hydro-électrique d’Afrique manque-t-il d’éclairage public ?
Ce sont ces besoins qu’il faut combler, et on ne peut les combler qu’avec de l’investissement qui produit de la valeur ajoutée locale.
1.3/ L’Afrique est un marché de consommation
-
L’Afrique abrite aujourd’hui 17% de la population mondiale et sera à 25% d’ici 2050. 41% des africains ont moins de 14 ans.
-
C’est un énorme marché à adresser, car ces jeunes constitueront à l’avenir le socle d’une classe moyenne qui consommera des loisirs, du logement, de l’alimentaire et des vêtements. Il y a donc à la fois des opportunités et un marché adressable.
1.4/ Le défi de l’éducation
-
Avoir une population aussi jeune c’est à la fois une chance et un défi. Car cette jeunesse il faudra en faire l’élite de demain à travers la formation.
-
Je lance ici un appel solennel pour la création d’un fonds Africain dédié à l’éducation. L’Afrique productive a besoin d’une jeunesse éduqué sinon elle continuera à acheter et importer.
-
Pour en revenir donc au regard que portent les investisseurs sur ce 3e forum, je pense que les attentes sont manifestes et je suis certaine que les tables rondes programmées sauront apporter des réponses aux questions que se posent nos entreprises.
QUESTION 2 : QUE FAUT-IL FAIRE POUR QUE LA NOUVELLE DYNAMIQUE SUD-SUD SOIT PLUS EFFICACE ?
2.1 /Le temps de la découverte de l’autre est derrière nous
-
Je pense que les Politiques ont ouvert la voie. Depuis son accession au Trône, Sa Majesté Mohamed VI a visité 16 pays africains au cours de 7 tournées et plusieurs chefs d’Etat de pays frères se rendent régulièrement au Maroc.
-
En un an, la CGEM a organisé ou co-organisé 7 forums relatifs à l’Afrique au cours desquels nous avons découverts mutuellement nos marchés ;
-
Le temps de la découverte est révolu et aujourd’hui il faut passer à l’intégration et à l’investissement 2.0
2.2/ Le Maroc est fortement engagé en Afrique
Il est vrai que le Maroc consacre 56% de ses investissements étrangers directs à l’Afrique, et au cours des cinq dernières années, 41 milliards de DH ont été injectés dans des infrastructures économiques et sociales. Le mouvement est porté par des grands groupes. Ils sont essentiellement dans la Banque, l’Assurance, les Télécoms, l’Immobilier, le BTP…
2.3/ Les PME doivent prendre la relève
-
Maintenant, il faut donner de la profondeur à cette logique d’intégration régionale, créer une capillarité industrielle et commerciale entre les économies Africaines.
-
Demain, et si l’on veut donner un sens réel à l’intégration, il faudra que chaque implantation génère des écosystèmes locaux avec des emplois locaux et de la valeur ajoutée locale. Des systèmes où les PME trouveront leur place dans les chaînes de valeur créées.
-
Si on veut une Afrique intégrée, qui se nourrisse d’elle-même, il faut faire porter cette dynamique par les PME. Je crois que nous sommes tous aujourd’hui convaincus qu’il est temps pour les PME de nos pays respectifs de sortir de leurs bases.