Monsieur le Chef du Gouvernement,
Monsieur le Ministre de l’Emploi,
Monsieur le Ministre de l’éducation Nationale et de la Formation Professionnelle,
Monsieur le Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres,
Monsieur le Directeur Général de l’OFPPT,
Monsieur le Directeur Général de l’ANAPEC,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous exprimer mon plaisir de me trouver parmi vous à cet évènement majeur qui vise à développer notre capital humain. Je voudrais également saluer cette initiative, qui à travers nos efforts conjugués vise à offrir aux jeunes diplômés, des chances d’accès au travail et à la dignité.
Les récentes statistiques relatives au chômage, indiquent en effet que les jeunes sont les plus affectés par cette situation et je voudrais revenir sur quelques chiffres saillants :
21,6% des diplômés de l’enseignement supérieur restent sans travail et ce taux atteint 26% chez les détenteurs d’un diplôme délivré par les universités marocaines. Une situation alarmante qui est aggravée par le fait que les deux tiers des jeunes diplômés chômeurs vivent cette situation depuis plus d’un an.
Or, et on le sait tous, plus le temps passe, plus est difficile pour ces chômeurs de longue durée, de trouver une issue à leur inactivité. Ces diplômés qui souffrent déjà à la base d’une inadéquation entre leur profil et ce que le marché demande, sont entraînés dans une spirale négative : ils perdent progressivement leur savoir et la confiance en eux-mêmes.
C’est pourquoi il est urgent d’agir et surtout d’aller dans le bon sens. Nous sommes devant un défi énorme, un stock et un flux démographique de jeunes qu’il faut requalifier pour le marché de l’emploi.
Le projet qui nous réunit aujourd’hui et qui concerne la requalification de 25000 licenciés chômeurs constitue une première étape et un projet pilote nécessaire pour l’amélioration de l’employabilité de cette tranche de jeunes.
Je voudrais à cet effet remercier le travail entrepris par toutes les équipes, et notamment les équipes gouvernementales, celles de l’OFPPT et celles de la CGEM qui ont permis d’aboutir à la rédaction d’une convention en phase avec les possibilités de chacun et qui porte sur des actions réalistes et réalisables.
Il faut toutefois, pour que ces formations requalifiantes, servent réellement l’objectif d’insertion de ces diplômés dans le monde du travail, et donc, que la mise en œuvre de cette convention que nous allons signer s’accompagne de quelques outils tels que :
1. L’organisation de bilan de compétences individuels qui vise à évaluer les potentialités et les motivations de ces diplômés afin de leurs construire un parcours de formation adéquat. Ce parcours, ne l’oublions pas, peut se traduire par une orientation vers le salariat ou vers l’entrepreneuriat ;
2. La réalisation au niveau des régions du Maroc d’études sectorielles pour analyser de façon prospective le marché de l’emploi et de ce fait délivrer de manière fine les métiers et les compétences correspondant à ces emplois. La CGEM qui dispose d’une couverture sur tout le territoire national est prête à mobiliser ses équipes pour cela ;
3. La mise en œuvre, au préalable, des processus opérationnels qui permettent d’implémenter toute la chaîne de valeurs qui va de l’apprenant jusqu’à l’insertion avec l’identification des responsabilités des différents participants à ce projet ;
4. Et enfin, la mise en place d’une structure de pilotage dotée d’une gouvernance à plusieurs niveaux assurant l’orchestration et la coordination de tous les processus et dotée d’indicateurs de pilotage susceptibles de réajuster l’action en continu. Ces indicateurs de performance représentent un élément crucial pour la mise en œuvre de ce projet. Sans mesure de performance, nous ne pouvons pas corriger le tir
En somme, et même si nous avons un nombre important de diplômés à former, nous devons faire du sur-mesure parce que tous n’ont ni les mêmes motivations, ni les mêmes aspirations en matière de filières de formation et ni les mêmes capacités d’apprentissage dans un marché du travail qui n’est pas uniforme selon les régions et les bassins d’emploi.
Le défi est ardu, mais notre volonté est d’autant plus forte. Nous avons le devoir moral de réduire le chômage de cette population de jeunes et de la transformer en force vives, œuvrant au développement du Maroc.
Mesdames, Messieurs,
Notre travail ne doit pas s’arrêter là. Nous sommes en train de faire du curatif et nous espérons réussir dans cette mission, mais n’oublions pas de faire du préventif : s’il est normal que le chômage des jeunes soit légèrement plus élevé que celui des autres catégories de la population, une différence de 16 points de pourcentage par rapport à la moyenne nationale doit nous interpeller : pourquoi nous produisons des profils qui ne correspondent pas à nos besoins ?
Il est impératif de revoir le modèle de planification, de production et d'évaluation des compétences délivrées par l'université. Les compétences délivrées par l'université restent concentrées sur le « savoir » et le « savoir-faire » et négligent les soft skills que sont le « savoir être », la maîtrise des langues », « la communication », la « gestion de la complexité », l'adaptabilité et l'autonomie.
Ce modèle ne peut répondre aux exigences d’un marché de l’emploi complexifié. Nous devons orienter les programmes de formation vers les métiers et compétences d’avenir en adéquation avec un marché de plus en plus complexe et mouvant. C'est précisément les mécanismes des « observatoires métiers et compétences de branches et de régions » que la CGEM met en œuvre.
Pour terminer, je voudrais insister sur la mobilisation de la CGEM pour la réussite de ce projet de requalification des diplômés chômeurs. Nous apporterons notre expertise et participeront activement au pilotage stratégique de ce projet à la mission noble : celle d’assurer un avenir professionnel pour nos enfants.
Je vous remercie pour votre attention