Forum Économique Maroc – France

16 Novembre 2017

Monsieur Saâdedine Elothmani, Chef du Gouvernement du Royaume du Maroc,

M. Edouard Philippe, Premier Ministre de la République Française,

Mesdames, Messieurs les Ministres,

Excellences, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les Parlementaires

Honorables Invités,

Chères consoeurs, chers Confrères,

Chers représentants des médias,

Mesdames et Messieurs,

 

Je souhaiterais, au nom des entrepreneurs marocains, commencer par remercier M. Edouard Philipe de nous faire l’honneur d’assister à ce forum économique qui s’inscrit désormais dans la tradition et qui a su, à chaque fois, ouvrir de nouvelles perspectives pour nos entreprises : A preuve, nous avons 400 patrons dans la salle !

Je voudrais remercier également le Club des Chefs d’entreprises France-Maroc, ses co-Présidents Mme Marie Ange Debon et M. Mohammed El Kettani, ainsi que le MEDEF International et la CGEM, pour leur mobilisation.

Chers Amis, chers Partenaires : le Maroc est un pays que la plupart d’entre vous connaissent bien !

Monsieur le Premier Ministre vous l’avez vous même visité à plusieurs reprises, et notamment il y a un an, en tant que Maire du Havre, pour signer avec la ville de Tanger, un protocole d’amitié.

Entre la France et le Maroc l’amitié est une donnée permanente ; elle  se  nourrit historiques,  de liens diplomatiques, de liens politiques et de liens culturels forts.

Cette amitié, sans cesse réaffirmée, est le moteur de la  relation d’excellence qui lie le Maroc et la France, et les chiffres le démontrent :

▪ Le Maroc est le premier partenaire commercial de la France en Afrique

▪ La France est le premier investisseur étranger direct au Maroc sur les 15 dernières années.

▪ La France est le 2e partenaire commercial du Maroc.

▪ 800 entreprises filiales d’entreprises françaises ou de sociétés à capitaux français opèrent au Maroc.

▪ 38 entreprises du CAC 40 sont présentes au Maroc.

▪ 1,5 millions de marocains vivent en France et contribuent à la prospérité économique de l’hexagone (c’est la 2e population immigrée en France)

- Les français constituent la première communauté étrangère installée au Maroc

Cette densité, ces réalités sont d’abord portées par la confiance mutuelle, la crédibilité, le respect et le travail permanent.

 

C’est ce qui a convaincu, par exemple, Renault, Peugeot, Latécoère, Faurecia, Alstom, Suez et bien d’autres, d’engager des investissements industriels importants ou de réaliser des extensions d’activité au Maroc. Ils y ont trouvé, un environnement des affaires favorable, et de solides partenaires industriels locaux, qui ont permis [une montée en gamme et] plus d’intégration locale dans le Made in Morocco.                                         

Voyez-vous, Monsieur le 1er Ministre, là ou certains pays ne regardent que le côté obscur, passéiste et ressassé de l’histoire, le Maroc a choisi l’avenir.

Mesdames, Messieurs,

A ceux qui disent que tout va bien entre le Maroc et la France, je réponds avec conviction :  OUI, OUI et OUI

Et c’est parce que nous voudrions parfaire cette relation, que je rajouterai, «que l’on peut toujours faire mieux ! MIEUX ET PLUS »

Vous me direz « Comment » ?

Si nous avons atteint une certaine vitesse de croisière dans des métiers comme l’automobile, l’aéronautique, l’agroalimentaire, l’électronique ou les services financiers, l’avenir, exigeant encore plus d’intégration locale, nous interpelle avec ses défis de demain :

▪ Nous vivons dans des sociétés de plus en plus urbanisées, faisant face à des questionnements sur leur durabilité, leur mobilité et leur consommation de ressources.

▪ Nous avons également la responsabilité de promouvoir le développement humain de nos citoyens en fournissant une offre de qualité dans les domaines de l’éducation et la formation des jeunes, la santé et les services à la collectivité.

▪ Nos économies sont de plus en plus connectées et dépendantes du numérique. Des questions émergent chaque jour, telles que celles liées au stockage des données, à la cyber-sécurité, et à l’influence de l’intelligence artificielle sur l’organisation des systèmes productifs.

▪ Les modèles économiques et les technologies de production sont en constante mutation. La jeunesse et l’innovation seront les clés pour que nos entreprises continuent à croître tout en gardant leur agilité.

C’est à ces questionnements que nos entreprises devront répondre en explorant ensemble les opportunités économiques à venir.

Faire mieux et plus c’est anticiper ensemble les nouveaux métiers de demain, dans les énergies renouvelables, le recyclage des ressources, les villes intelligentes,  les objets connectés, le Big data, les Fintech, l’éducation, la santé, et l’économie circulaire. 

Faire mieux et plus c’est être inclusif dans le partage de ce potentiel de croissance qui devra être portée, aussi bien par les grandes entreprises locomotives, que les PME et TPE à travers un maillage intelligent autour des grands projets industriels.

 

Faire mieux et plus c’est également mettre à profit ces horizons d’opportunités, en faveur de ces PME, pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes, femmes et hommes, employables ; et qui osent l’entrepreneuriat.

Enfin, faire mieux et plus c’est aussi sortir de notre zone de confort commune [dans son expression positive M. le Ministre des Finances] pour co-investir et développer notre complémentarité sur le continent du XXIe siècle : l’Afrique.

Nous avons, le Maroc et la France, un ancrage historique en Afrique et des atouts complémentaires à mettre en commun :

▪ Le Maroc consacre les 2/3 de ses IDE au continent Africain et nos entreprises, implantées dans une trentaine de pays opèrent dans un large éventail d’activités comme le BTP, l’Immobilier, l’agroalimentaire, la Banque, l’assurance, les télécoms, l’énergie, la chimie etc.

Nous agissons avec un prisme d’action axé sur l’investissement pérenne et la création de valeur ajoutée et d’emplois locaux, et ce, conformément à la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

▪ La France est un investisseur historique de taille en Afrique et devrait augmenter de 75% ses investissements sur le continent au cours des 10 prochaines années. Les entreprises françaises opèrent notamment dans la distribution, l’industrie, les services à l’entreprise, ainsi que l’exploitation des ressources.

                                                                                                                                             

Nous pouvons mettre à profit cette plateforme d’activités industrielles et commerciales, développées de part et d’autre, pour actionner nos synergies en Afrique.

▪ L’Afrique jouit d’un dividende démographique [40% des africains ont moins de 15 ans] qui en fait un gisement de ressources humaines

▪ 660 millions d’Africains vivront dans les villes en 2025 et auront des besoins en services, en logement, en loisirs et en consommation

▪ L’Afrique a besoin de 100 milliards de dollars d’investissement en Infrastructures, chaque année

▪ L’Afrique transforme moins de 10% de ses produits agricoles !

Demain l’Afrique sera le futur de la croissance mondiale et ce futur nous vous proposons d’en être les acteurs responsables en co-investissant dans la construction de ces nouvelles économies, tout en assurant la formation du capital humain local et le transfert de technologie et de savoirs.

 

Monsieur Le Chef du Gouvernement,  Monsieur Le Premier ministre,

Mesdames, Messieurs,

Nous avons les moyens et les capacités de réinventer cette relation Maroc-France et en faire un nouveau vecteur de développement. Mais Il revient aux pouvoirs publics, au Maroc comme en France d’être créatifs, rassurants et audacieux. 

Il leur revient aussi de mettre en place les mécanismes, pour que les opérateurs économiques soient des acteurs à part entière, et moteurs, de cette nouvelle dynamique.

Et pour finir, parce que l’avenir est aux jeunes et à la jeunesse, j’invite mesdames, messieurs les intervenants, qui animeront la plénière et les ateliers de ce forum, à sortir des sentiers battus d’aujourd’hui, réfléchir aux nouvelles formes de collaboration et poser les jalons des modèles économiques innovants qui nous permettront de croître ensemble.

 

Je vous remercie.