Forum Economique Maroc – Russie

10 Octobre 2017

 

Monsieur le Ministre de l’Agriculture de la Fédération de Russie,

Monsieur le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts du Royaume du Maroc,

Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de la Fédération de Russie à Rabat,

Excellence, Monsieur l’Ambassadeur du Royaume du Maroc à Moscou,

Chers confrères, Mesdames et Messieurs,

 

Je remercie le conseil d’affaires Russo-arabe et la représentation commerciale de la Fédération de Russie à Rabat pour l’organisation de cette rencontre économique, à l’occasion de la visite du Premier Ministre Dimitri  Medvedev au Maroc.

Une visite qui illustre l’importance accordée à la relation entre nos deux pays : Maroc et Russie sont liés par un partenariat stratégique depuis 15 ans, réaffirmé et consolidé par nos deux chefs d’Etat, lors de la visite officielle de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – que Dieu l’assiste- à Moscou en mars 2016.

Ce partenariat stratégique approfondi, nous avons le souci de l’accompagner et de lui donner de la substance économique à travers un nouveau modèle de partenariat où le secteur privé jouerait un rôle moteur. En témoigne, la vingtaine d’accords signés il y a un an dans différents domaines, comme l’agriculture, la pêche, l'énergie, le tourisme, les technologies la chimie, et les infrastructures.

Le potentiel de création de valeur ajoutée partagée existe et nous en sommes tous conscients. Ce potentiel nous devons le concrétiser en densifiant nos échanges économiques et en prospectant de nouveaux champs d’investissement industriel.  

Le Maroc est le premier partenaire commercial de la Russie en Afrique. Je me réjouis de constater que notre commerce extérieur bilatéral est en croissance avec volume d’échanges qui devrait atteindre cette année 3 milliards de dollars, mais il est grandement axé principalement sur les produits agricoles et les hydrocarbures.

Je reste convaincue que l’offre exportable, de part et d’autre, est bien plus large et peut englober des produits manufacturés comme l’agroalimentaire, les médicaments, les produits métallurgiques et plasturgiques, ainsi que les intrants industriels semi-finis.

Les rencontres B to B prévues cette après-midi, permettront d’explorer l’éventail de ces possibilités.

Nous devons également promouvoir l’investissement et le co-investissement industriel. Notre pays offre une compétitivité industrielle et logistique et des plans sectoriels prometteurs ainsi qu’une ouverture économique sur un marché d’un milliard de consommateurs avec ses 55 accords de libre-échange.

De son côté, la Russie a su renouer ces deux dernières années avec la croissance industrielle et, sa stratégie de développement 2020, est un cap clair qui donne de la visibilité aux investisseurs.

Dans ce cadre plusieurs synergies existent entre nos économies :

  • La Russie est une puissance agricole et le Maroc s’est doté d’un plan Vert qui offre des opportunités d’investissement dans un cadre très incitatif. A ce propos je tiens à féliciter les autorités Russes pour la stratégie qui leur a permis d’atteindre, en 2016, l’autosuffisance pour la production de viandes et de produits transformés.
  • L’industrie russe représente le tiers du PIB et emploie près de 30% de la population avec des secteurs très développés tels que l’aéronautique, l’automobile, la chimie, la mécanique et la métallurgie. De son côté, le Maroc dispose d’un plan d’Accélération industrielle qui attire des investissements massifs et peut constituer une complémentarité avec l’outil industriel russe.
  • En matière d’énergie, la Russie s’est dotée d’un vaste programme de 165 millions de dollars sur les énergies renouvelables, le Russian Renewable Energy Program . Le Maroc, pour sa part s'est lancé depuis près d'une décennie dans un programme ambitieux diversification de son mix énergétique à travers le solaire et l’éolien.  Nous voulons réaliser plus de 30 milliards de dollars d’investissement dans les énergies renouvelables au cours des quinze prochaines années. Notre plan prévoit notamment de porter à 52% la part des énergies renouvelables dans l’électricité consommée % d'ici 2030.


Ces quelques exemples, non exhaustifs montrent que nous pouvons matérialiser des actions de co-investissement tout au long des chaînes de valeur industrielles.

Ces nouvelles chaînes de valeur trouveront leurs marchés, tout naturellement, dans le maillage commercial que le Maroc a su construire, pour être une plateforme d’exportation vers le Nord et un investisseur  dans le Sud

Le Maroc peut servir de base à la production russe pour servir, par exemple, l’Afrique subsaharienne, où nos entreprises sont présentes dans 26 pays, et opèrent dans des secteurs aussi variés que l’agroalimentaire, l’immobilier, les infrastructures, l’industrie et les nouvelles technologies.  Nous sommes en passe de devenir par exemple membre de la CEDEAO, un marché commun de 350 millions d’habitants.

Mesdames, messieurs

 Il n’est nul besoin d’en dire plus pour constater que nous pouvons bâtir un avenir économique ensemble : les opportunités existent et l’intérêt est certain. Et si nous en sommes aujourd’hui à notre 4e forum économique en moins de 3 ans, et si nous avons autant d’opérateurs économiques dans cette salle ce n’est pas par hasard. A nous donc, chers confrères de transformer l’essai. Pour sa part, la CGEM restera mobilisée, à vos côtés, comme elle l’a toujours été.

 

Je vous remercie pour votre attention