Journées d’études sur l’intelligence économique

17 Décembre 2014

Messieurs les Ministres,

Monsieur le Directeur Général de la Sûreté Nationale,

Madame, Messieurs les Walis, gouverneurs et directeurs généraux,

Mesdames, Messieurs,

 

Permettez-moi, tout d’abord, de remercier bien sincèrement Monsieur Bouchaib Rmail, Directeur Général de la DGSN, pour l'organisation de ces journées d'études sur l'intelligence économique. Une initiative particulière, qui traduit la volonté de cette administration, que nous connaissons habituellement à travers son action louable de protection sécuritaire des personnes et des biens, de contribuer à la réflexion et aux débats sur le développement et du développement. A ce titre, vous me voyez honorée de cette invitation car le thème de cet évènement, organisé par la Police de surcroît, démontre le changement de paradigme entrepris par notre pays et sa mue irréversible vers le progrès sous les hautes orientations de SA Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste.

Il est acquis que l’accès facile à l’information économique crée des opportunités. Mais au-delà de l’information, l’intelligence économique veut aussi dire la gestion intelligente de la connaissance pour savoir, comprendre, anticiper sur la compétition

Pour tous les acteurs au niveau national et international, les gouvernements, les grandes entreprises, les organisations non gouvernementales, l’IE est un outil de concurrence comme il l’est de gouvernance.  Le but ultime de l’IE est de transformer l’information et la connaissance en une valeur ajoutée pérenne.

La CGEM, sous mon mandat, a mis en place une importante commission « Intelligence Economique ». Cette commission est chargée de sensibiliser les PME et les entreprises membres sur le rôle de plus en plus important que tiendront le savoir et l’information au sein de l’entreprise.

Car, si le Maroc a fait des avancées significatives dans le domaine des infrastructures physiques, la construction de l’infrastructure du savoir est encore relativement timide et nos entrepreneurs doivent impérativement intégrer ce réflexe au sein de leurs organisations.

Tout en travaillant discrètement cette commission nous a permis de faire évoluer notre confédération dans une nouvelle ère pro-active, et nous a permis d’agir efficacement dans toutes nos prises de décisions.

Pour nous à la CGEM, nous travaillons afin que l’IE devienne le socle de la compétitivité de l’entreprise.  Cela permettra à l’entrepreneur d’appréhender son environnement, de s’adapter aux marchés, de se positionner par rapport à la concurrence, et d’anticiper les mutations. Cela lui permettra également de faire la différence pour d’obtenir cet avantage compétitif tellement fin aujourd’hui, saisir les opportunités et être en mesure de préserver son capital matériel et immatériel.

Comme cela a été partagé par les communautés d’affaires internationales lors du GES 2014 à Marrakech en novembre dernier, le temps de la résilience est révolu.  L’entreprise est appelée à innover et à créer son propre marché et être dans l’anticipation. Albert Einstein disait : « Je ne pense jamais au futur : il est déjà là »

C’est dire combien l’organisation d’une veille stratégique structurée s’impose avec acuité au Maroc émergent.  Quelle soit une veille marché ; une veille juridique et réglementaire, une veille technologique, et même une veille image, qui permet de surveiller la réputation et l’image d’une entreprise donnée ou même du pays.

Par ailleurs, cette ouverture exige également la protection des informations stratégiques, notamment pour les entreprises innovantes qui doivent, en dehors des créations protégées par un droit de propriété intellectuelle, s’assurer que leurs données stratégiques sont protégées.

En effet, la sécurité économique fait intrinsèquement partie de l’intelligence économique. En 2014, et selon les prévisions d'organismes spécialisés, 4 400 entreprises dans 55 pays, ont été la cible de cyber-attaques soit 2.3 fois plus qu’en 2013

Notre Confédération a édité en 2012 un guide sur « l’Intelligence économique : la comprendre et la mettre en œuvre ».  Ce guide se propose de sensibiliser les entreprises sur l’utilité, les méthodes, et les techniques de l’intelligence économique.  Mais, il se fixe aussi pour objectif de de contribuer à initier une démarche et forger un état d’esprit de nature à favoriser la performance des entreprises et leur compétitivité. 

Le guide est destiné au top management des entreprises qui cherche en permanence à améliorer ses plans stratégiques, leurs processus de prise de décision, le développement de leur plan d’action et la gestion quotidienne de l’entreprise.

En outre, nous avons entamé une action pour développer l’intelligence collective au sein de la CGEM. Cette démarche consiste à préserver la mémoire vive de notre institution et faire de cette mémoire, une véritable base de données stratégique et décisionnelle. C’est un chantier laborieux à mener en interne.

Ce travail de collecte d’informations permettra d’avoir un éclairage sur les problématiques qui touchent les entreprises de manière transverse et d’aider à la prise de décision et à une implication plus efficace de la CGEM dans son soutien permanent à son environnement.

Enfin, et pour avancer vers l’intelligence collective, la CGEM est en phase de réflexion pour l’élaboration d’une charte collaborative. Le respect de cette charte ferait ainsi évoluer les comportements.

Mesdames, messieurs,

Avant de clôturer en prélude à des débats qui, j'en suis certaine seront riches et productifs, j'aimerais juste ajouter que l'intelligence économique ne se limite pas à préparer les prochains coups à la manière d'un joueur d'échec.

La construction et la mise en œuvre d’un système d’intelligence économique ou de veille économique national ou territorial implique un processus laborieux et surtout couteux en ressources humaines et matérielles qui comprend l’identification continue des besoins en information, la collecte de l’information, son traitement, son analyse et sa diffusion, tout en la protégeant. 

Alors mutualisons et coordonnons nos efforts, non seulement pour anticiper les coups gagnants de l'avenir mais également parer à ceux, plus pernicieux qui menacent notre présent. J’appelle donc, modestement, aussi bien les entreprises que les pouvoirs publics à structurer, processer, et mettre en place un schéma global concernant l'intelligence économique. L'intelligence économique ne se décrète pas, elle se travaille et se met en place. Sociétés privées, ministères, ambassades, ONG, ont tous le devoir de collaborer afin de constituer une veille économique porteuse de valeur ajoutée.

 

Je vous remercie pour votre attention.