La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) propose d'accélérer la mise en oeuvre des mesures d'ordre fiscal, censées relancer l'investissement, stimuler la création d'entreprises et donner un véritable coup de fouet à l'emploi, a affirmé la présidente de la confédération, Miriem Bensalah Chaqroun.
"Aujourd'hui, il est plus que jamais nécessaire de donner à l'entreprise du souffle pour qu'elle se remette à investir et particulièrement dans le secteur industriel. Les propositions de la CGEM pour la prochaine loi de finances (...) s'inscrivent en ligne droite avec les recommandations des assises de la fiscalité", a précisé Mme Bensalah dans un entretien publié sur les colonnes de l'"Economiste".
"Il faut de l'audace en politique comme en économie. Par exemple, payer la TVA sur l'investissement pour la récupérer bien des mois plus tard est antiéconomique", a-t-elle lancé.
Dans la même logique, elle a recommandé d'encourager les opérateurs qui accompagnent le plan d'accélération industrielle en investissant dans les zones industrielles ou dans les plateformes industrielles intégrées (P21) par une réduction de l'impôt sur les sociétés (IS), une manière de compenser la suppression de la provision sur investissement qui avait donné des résultats incontestables pendant près d'une décennie.
"L'Etat gagnerait à se placer dans la logique des recettes futures qui découleront du surplus d'activité généré par l'investissement et non dans une optique comptable de court terme", a assuré la patronne des patrons.
En matière d'emploi, la CGEM propose, pour toute nouvelle embauche, une exonération des charges patronales pendant trois ans, tout en assurant aux salariés nouvellement recrutés sous ce système une couverture sociale complète, a souligné Mme Bensalah, précisant que le coût pour l'Etat serait de 4.500 DH par an, pour tout nouvel emploi créé, soit 450 millions de dirhams (MDH) pour 100.000 emplois.
Selon le baromètre de conjoncture que conduit la CGEM trimestriellement auprès de 600 chefs d'entreprises, 67 pc n'entendent pas recruter au cours du prochain trimestre et 17 pc pensent même à réduire leurs effectifs, a rappelé la responsable, qui a averti que la non adoption de la loi sur le droit de grève et sur la liberté syndicale, les relations entre les partenaires sociaux ne pourraient être apaisées durablement.
Partant du constat qu'aucune entreprise n'a été remboursée à ce jour au titre des crédits structurels de TVA lancé au début de l'année, la CGEM trouve regrettable que seules les 130 entreprises ayant un crédit de TVA inférieur à 20 MDH soient concernées, notant que les autres sont également des entreprises qui souffrent des problèmes de trésorerie.
"Cette absence de visibilité dans le remboursement de leur dû ne fait que les refroidir", a-t-elle averti, formulant le souhait de pouvoir relever ces paliers en bonne intelligence.
Source : MAP
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