Le gouvernement a décidé d’augmenter le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 10% en deux fois à compter du 1er juillet 2014. La CGEM, tout en renouvelant son attachement à l’amélioration du niveau de vie et du climat social, prend acte de cette décision politique et tient à exprimer ses regrets et sa vive inquiétude quand à cette hausse du coût du travail qui s’inscrit en décalage total avec l’objectif de la nouvelle «stratégie de relance industrielle» 2014-2020, mise en place par le gouvernement, il y a quelques semaines, et visant à créer 500 000 nouveaux emplois en 7 ans.
Une telle hausse, appliquée sans contreparties, viendra éroder davantage la compétitivité de l’industrie marocaine et ne manquera pas d’avoir un impact sur l’emploi industriel, tout en induisant le risque de voir des entreprises basculer dans l’informel et annihiler les efforts d'en faire sortir celles qui y sont encore.
La CGEM, rappelle que depuis 2007, l’industrie marocaine, qui emploie 1,2 millions de personnes, perd en moyenne 30 000 emplois par an et que le Maroc, est classé aujourd’hui 77e en termes de compétitivité par le World Economic Forum (WEF).
La CGEM est favorable à l’augmentation des revenus et elle l’a prouvé en proposant de faire financer la taxe relative au Fonds de cohésion sociale par les entreprises plutôt que par les salariés. En revanche, c’est la hausse du coût du travail qui est aujourd’hui un facteur de risque pour l’économie marocaine. La CGEM regrette qu’une hausse du SMIG ne soit pas accompagnée de l’instauration de mesures qui ont été proposées au gouvernement et qui permettraient à l’entreprise de diminuer ses charges.
La CGEM rappelle qu’entre 2001 et 2012, le SMIG a augmenté, en moyenne annuelle de 9.7%, et que les charges des entreprises se sont alourdies par ailleurs avec l’instauration de l’Indemnité pour perte d’emplois, l’Ecotaxe et le seront davantage avec l’extension de l’AMO aux soins dentaires. La CGEM craint donc que de telles mesures qui vont à l'encontre de la compétitivité des entreprises, ne créent de la destruction d'emplois pérennes et n’aggravent la précarité.
La CGEM appelle donc à un véritable sommet social sur le coût du travail et sur la compétitivité de l’entreprise, indépendamment de tout agenda politique ou conjoncturel, en vue de sauvegarder l’emploi et la création de valeur ajoutée marocaine.