Paris, 26/10/2019 - La région du Nord du Royaume, forte de sa richesse et de sa diversité culturelle, peut capitaliser sur ses atouts pour aller de l'avant dans son processus de développement, ont souligné les participants à une conférence organisée, vendredi soir, à la Maison du Maroc à Paris.
La région du Nord de par son histoire riche et millénaire et sa grande diversité ethnique et patrimoniale et à la faveur des grands projets structurants réalisés ou en cours de réalisation dispose de tous les atouts lui permettant de réaliser un important développement socio-économique et culturel durant les années à venir, ont relevé différents intervenants lors de cette rencontre organisée à l'initiative de l'Ambassade du Royaume dans la capitale française sous le thème ""Région du Nord, la diversité culturelle comme levier de développement".
En ouvrant cette conférence, l'Ambassadeur de Sa Majesté le Roi en France, Chakib Benmoussa, a rappelé que cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'une série de conférences entamées quelques années auparavant sur la thématique du développement et de la gouvernance, ajoutant que ce genre d'événements permet de croiser les regards et de renforcer l'échange entre les différentes parties concernées par la question du développement durable, mais aussi de faire le focus sur les progrès que connaît la région du Nord depuis l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI.
Il a, dans ce contexte, mis en avant le travail de proximité réalisé sur place pour créer les conditions de développement au profit de toutes les couches sociales, faisant observer que la richesse culturelle et sociale de la région du Nord peut s'avérer un facteur important pour promouvoir le développement local et la cohésion sociale.
Selon le diplomate marocain, qui s'exprimait devant une grande assistance, le patrimoine ancestral de la région est appelé à être valorisé pour l'ériger en levier de développement durable inclusif et en tant que vecteur de rayonnement du Royaume à l'international.
Mohammed Boukous, recteur de l'Institut royal de la Culture amazighe (IRCAM) s'est arrêté, pour sa part, sur l'officialisation de la langue amazighe par la Constitution de 2011 qui a accordé un grand intérêt à la langue et la culture amazighes.
L'élan enclenché depuis a été freiné, toutefois, par certains facteurs, a-t-il dit, faisant observer que le principal problème qui se pose à la langue amazighe étant celui de sa transmission de génération en génération.
Les changements structurels que connaît le Maroc depuis des années, notamment avec l'exode rural massif vers les grandes villes, provoquent une perte, voire une obsolescence de la langue amazighe en milieu urbain, notant que la mise en œuvre des lois organiques relatives à l'usage officiel de la langue amazighe permettront de remédier à ce problème.
L'enjeu consiste, selon lui, à oeuvrer à ce que cette langue et cette culture ne se perdent pas et qu'elles continuent à être un moyen de communication, d'expression et de création littéraire et artistique, insistant sur l'importance de l'implication des institutions officielles et du secteur privé pour avancer dans ce processus de préservation et de développement de la langue amazighe.
La Constitution marocaine offre suffisamment de garanties pour le développement de l'amazigh dans la diversité de ses expressions, a souligné M. Boukous, mettant en avant l'importance de la sensibilisation aussi bien des décideurs que des populations à l'importance de cet enjeu.
Concernant la région du Nord, il a fait savoir que l'IRCAM a débloqué 31 millions de dirhams pour promouvoir la culture amazighe dans cette région à travers le soutien aux différents projets allant dans ce sens.
Mohamed M'barki, président de la région de l'Oriental, s'est attardé, dans son intervention, sur l'importance que revêt la culture et le patrimoine en tant que vecteurs de développement.
Face aux difficultés en matière d'allocation des budgets au secteur de la culture au sein des différentes institutions, a fait observer le conférencier, l'Etat encourage la participation et la contribution du secteur privé au développement culturel du Royaume.
Comment faire en sorte, dès lors, que la culture devienne productrice de richesse? s'est il interrogé, notant que SM le Roi a souligné que le patrimoine immatériel national était comptable et générateur de richesses qu'il faut prendre en considération lors de l'élaboration de toute politique de développement.
M. M'barki, qui a en outre détaillé les différentes missions de l'agence en tant que catalyseur et force de proposition notamment en matière de promotion culturelle, a mis en relief les grands projets structurants réalisés dans la région du Nord notamment le port Tanger Med, l'un des plus importants de la Méditerranée et du monde et celui de Nador West Med en cours de réalisation, notant que de par sa position, la région peut attirer d'importants investissements et créer de la richesse.
L'écrivain Rachid Taferssiti a, de son côté, fait une présentation sur le patrimoine du Nord du Maroc entre le passé et le présent avec la ville de Tanger, espace de convivialité multiculturelle en mutation permanente, comme symbole.
Il a livré un témoignage émouvant sur les changements survenus à Tanger à travers son vécu quotidien. Photos historiques et diapositives à l'appui, M. Taferssiti, auteur de plusieurs livres sur la ville du Détroit, a transporté l'assistance dans un voyage à Tanger à travers les temps jusqu'à l'avènement du règne de SM le Roi Mohammed VI.
Neila Tazi, présidente de la Fondation des industries culturelles et créatives à la CGEM, a quant à elle répondu à la question de comment la culture peut contribuer au développement d'une région. Elle est à ce sujet partie de l'exemple de la ville d'Essaouira à travers le festival Gnaoua qui a réussi à donner un rayonnement extraordinaire à cette ville de par le monde, en dépit des difficultés rencontrées lors du lancement de cet événement 23 ans auparavant.
La ville s'est depuis lors métamorphosée pour s'imposer en tant que l'une des principales destinations touristiques du Maroc avec toute la dynamique économique qui a accompagné ces changements, a-t-elle dit. Il s'agit d'un travail qui s'est inscrit dans la durée et qui a besoin d'un soutien permanent aussi bien de la part de l'Etat que du secteur privé, a-t-elle dit, revenant à cet égard, sur la genèse de la Fédération des industries culturelles et créatives pour notamment accompagner la dynamique culturelle que connaît le Royaume sous le leadership du Souverain.
Pour ériger la culture en véritable levier de développement, la conférencière a appelé à mettre en place des synergies entre les différents départements concernés en vue de concevoir une offre culturelle de qualité à même de créer de la richesse et contribuer au rayonnement du Royaume sur les plans régional et international.
Cette conférence a été agrémentée par des prestations musicales livrées par les artistes Aïcha Redouane, Mohammed Rissani et Abderrahim Abdelmoumni.
Source : MAP