La présidente de la Confédération Générale des entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah-Chaqroun a souligné, mardi à Paris, la nécessité d’inscrire l’agenda et l’action climatiques au cœur du quotidien des entreprises.
L’action des entreprises est importante pour l’atteinte des objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique, a relevé Mme Bensalah-Chaqroun qui intervenait à l’ouverture d’une rencontre sous le thème "COP 22 : quels enjeux et opportunités pour les entreprises ?", notant qu’elles devront être les vecteurs de déploiement du développement durable.
Elle a aussi insisté sur l’importance de la mobilisation des entreprises, aux côtés des gouvernements, des ONG et des citoyens, pour lutter contre les effets du changement climatique.
Mme Bensalah-Chaqroun a en outre fait savoir que la CGEM a élaboré une stratégie climat du secteur privé, qui sera dévoilée prochainement dans le but d’accompagner les entreprises dans l’adaptation de leur process aux futures contraintes réglementaires et de contribuer à l’identification des opportunités qui permettront l’émergence d’éco-systèmes liés à la nouvelle économie verte.
Elle a également affirmé que toutes les entreprises, sans exception aucune, sont ou seront affectées par les contraintes climatiques, expliquant que "si les entreprises sont jugées aujourd'hui sur leur responsabilité sociale, demain elles seront évaluées sur leur capacité à produire plus propre".
La lutte contre le changement climatique offre au moins 3 types d’opportunités pour les entreprises, a-t-elle poursuivi, précisant que les actions de réduction des gaz à effets de serre permettront à terme une réduction des coûts de production, alors que l’intégration du risque climatique dans la stratégie globale de l’entreprise lui permettra d’avoir une longueur d’avance.
"D’autres entreprises ont directement à y gagner : celles qui apportent des solutions, celles qui se positionnent sur l’économie verte", a ajouté la présidente de la CGEM.
Elle a par ailleurs annoncé que la CGEM organisera le 16 novembre à Marrakech, lors de la COP22, une seconde édition du High Level Business Summit, faisant savoir qu’une déclaration des patronats, sera signée à l’issue de cet événement qui devra associer 50 organisations patronales de tous les continents.
Mme Bensalah-Chaqroun a sur un autre registre rappelé que le Maroc s’est engagé de manière volontaire et responsable dans la lutte contre le changement climatique, en lançant, depuis la fin des années 90, plusieurs initiatives qui lui confèrent un statut de pionnier sur le continent africain.
Elle a, à cet égard, cité la création de la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, le plan solaire et éolien visant à assurer, en 2030, 52 pc des besoins en électricité à partir d’énergies renouvelables, la nouvelle stratégie énergétique, le programme national de gestion des déchets ménagers, la nouvelle politique agricole à travers le Plan Maroc Vert , outre le renforcement de l’arsenal législatif.
"L’Appel de Tanger qui a été lancé par SM le Roi Mohammed VI et le Président François Hollande, le 20 septembre 2015, est un message fort, marquant les engagements que nous devrons tous prendre", a-t-elle relevé, notant que le Maroc et la France se distinguent grâce à leur engagement fort et à leurs actions volontaires et novatrices en matière de lutte contre le changement climatique.
Pour sa part, le président du Patronat français "MEDEF" Pierre Gattaz a réitéré l’engagement du secteur privé français aux côtés du secteur privé marocain pour continuer ensemble lors de la COP 22 l’aventure entamée à l’occasion de la conférence de Paris qui, a-t-il dit, a constitué un tournant majeur concernant le rôle des entreprises dans la lutte contre le changement climatique.
Il a aussi expliqué que sans entreprises compétitives, on ne peut pas relever le défi du changement climatique, appelant le secteur privé à mettre en place une feuille de route claire pour contribuer au développement durable.
M. Gattaz a également invité les entreprises à tirer profit des opportunités majeures qu’offre la lutte contre les effets du changement climatique notamment en termes de croissance et de bien-être.
Prenant la parole à son tour, l’ambassadeur du Maroc en France, Chakib Benmoussa a indiqué que la COP 22 à Marrakech sera l’occasion d’entamer un nouveau cycle de mise en œuvre de l’accord de Paris, soulignant la nécessité de définir une feuille de route pour opérationnaliser cet accord.
Le diplomate marocain a aussi souligné la particularité de la conférence de Marrakech qui se tient en terre africaine, d’autant plus qu’elle permettra de poursuivre l’élan de mobilisation développé à Paris.
Organisée par la CGEM, le MEDEF et MEDEF international, cette rencontre a permis de présenter le programme des actions conjointes de ces organisations patronales lors de la Conférence de Marrakech