Mesdames et Messieurs les Ministres
Monsieur le Président du MEDEF,
Monsieur le Président du MEDEF International,
Madame la Co-Présidente et Messieurs les Co-Présidents du Club de chefs d’entreprises France-Maroc
Chères Consoeurs, chers Confrères,
Permettez-moi tout d’abord de vous exprimer ma joie de retrouver les opérateurs marocains et français à nouveau réunis.
Je voudrais remercier le MEDEF International et le Club des chefs d’entreprise France-Maroc pour l’accueil qui a été réservé à la délégation marocaine.
Et enfin, je les remercie surtout, pour leur persévérance dans le renforcement de notre axe de coopération et pour la pertinence des sujets proposés dans le cadre de ce forum économique.
Le thème choisi, « France-Maroc : Nouvelles réalités, nouvelles coopérations, nouvelles frontières » tombe fort à propos, tant l’environnement politico-économique est mouvant. Souvenez-vous, en décembre 2012, lorsque nous avions organisé notre forum à Casablanca, la rive Nord de la méditerranée était sous le coup d’une crise économique sévère. Elle faisait face aux défis de la faible croissance, du chômage et de l’endettement public. De son côté, la rive Sud se cherchait de nouveaux modèles de gouvernance basés sur plus de démocratie et de justice sociale.
En ce mois de mai 2015, les remous politiques se sont apaisés, les finances publiques retrouvent le chemin de la vertu et les prémices de la croissance font leur apparition. Nous sommes donc bien dans ces nouvelles réalités, qui appellent de nouvelles formes de coopération et nous incitent à ouvrir de nouvelles frontières.
Entre le Maroc et la France, malgré quelques brouilles d’ordre diplomatique que nous avons tôt fait d’oublier, la relation est fidèle à ce qu’elle a toujours été : solide et mutuellement profitable.
La densité de nos relations économiques n’est plus à construire. Vous êtes notre premier client, notre deuxième fournisseur et le premier investisseur étranger direct au cours de la décennie écoulée. Près de 800 filiales de groupes français opèrent au Maroc et les échanges commerciaux entre nos deux pays dépassent les 8 milliards d’euros.
Forts de ce socle d’acquis et d’expériences réussies, notre défi aujourd’hui est forcément de monter en puissance et d’innover. Et il est naturel que nous cherchions ensemble plus de croissance….croissance que nous trouverons dans la multiplication des débouchés et la quête de nouveaux horizons pour nos économies respectives.
La France est un des piliers de l’Europe, et le Maroc un acteur majeur en Afrique.
Ce sont ces nouvelles réalités que nous devons mettre à profit pour renforcer nos liens économiques et que le Club des chefs d’entreprise s’efforce de trouver en dessinant les futures voies de notre collaboration.
Parmi ces réalités je voudrais m’arrêter sur un des thème de ce forum qui est un des enjeux de notre futur : le capital humain. C’est la qualité du capital humain et son apport à la productivité qui priment désormais sur son coût horaire. Le Maroc ne doit plus être perçu comme un eldorado de la main d’œuvre bon marché, mais comme un espace où les femmes et hommes contribuent à l’évolution technologique. Ceci est valable pour nous tous et a été d’ailleurs clairement démontré dans le baromètre de la compétivité des entreprises françaises dévoilé lors des Assises de la Compétivité organisée hier par le MEDEF. Ce baromètre dit que plus de la moitié de chefs d’entreprise en France cherchent désormais à s’entrourer de salariés motivés ! La motivation repose sur une perspective de carrière, sur le niveau de compétence et donc de formation. Ceci est de notre responsabilité partagée à tous, entrepreneurs et gouvernement.
Je saisis donc cette occasion pour féliciter l’AFD pour son engagement au Maroc dans le cadre de ses programmes pour l’éducation, la formation professionnelle, et l’accès à l’emploi.
Ce capital humain sera notre meilleur atout dans le renforcement de notre compétitivité industrielle pilier de notre développement. Nous l’avons vu, avec la crise qui a sévit au cours des dernières années, les pays à forte propension industrielle sont ceux qui ont fait preuve d'une réelle résilience et qui ont le plus rapidement retrouvé le chemin de la croissance.
L’industrie créée des emplois stables, pousse à la recherche de gains de productivité et à la réalisation d’une plus grande valeur ajoutée, ce qui permet l’évolution technologique.
La France avec ses 34 plans industriels et le Maroc avec son Plan d’accélération industrielle peuvent trouver matière à accroître une compétitivité partagée.
Une autre ligne directrice est la recherche de nouvelles filières/métiers où le co-engagement entre France et Maroc aurait un sens. A côté des traditionnels secteurs où notre collaboration est exemplaire, d’autre voies peuvent être explorées. Je me réjouis, en ce sens de voir qu’au sein du Club de chefs d’entreprises l’éventail des groupes de travail a été élargi et il me tient à cœur que des thématiques comme les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, les services à la collectivité, l’industrie de l’information et la production de contenus ou encore la chimie, fassent l’objet de nouvelles formes de recherches et de co-investissement.
Enfin, je voudrais partager avec vous un constat. Si la relation entre le Maroc et la France est dense, elle reste toutefois confinée, pour une large part, aux opérations et transactions commerciales entre grands groupes et pas suffisament aux PME. Or, il serait illusoire de croire qu’un sursaut de croissance partagée puisse être seulement porté par les grandes entreprises. Pour chaque euro investi, les PME créent plus d’emplois et plus de valeur ajoutée relative. Songez qu’en Allemagne, par exemple, une PME sur quatre est active à l’international.
Nous devons faire en sorte de faire porter cette croissance par nos PME, d’abord en dupliquant ce modèle existant entre grandes entreprises marocaines et française ; ensuite en faisant en sorte qu’elles s’internationalisent et qu’elles mutualisent leurs efforts pour aller vers d’autres marchés et notamment en Afrique où la présence Marocaine est aujourd’hui significative.
Mesdames, Messieurs,
Pour terminer mon propos, je voudrais vous remercier pour votre présence, au nom des 130 chefs d’entreprise marocains qui ont fait le déplacement à Paris et qui trouveront sans doute, au sein de cette assistance relevée , de quoi donner à ce partenariat économique franco-marocain, un élan supplémentaire.
Je vous remercie.