Rencontre économique Maroc-Espagne

08 Juin 2015

Monsieur le Président de la CEOE

Messieurs les Vice-Présidents

Chers Confrères

Mesdames et Messieurs, Señoras y Señores, Amigos todos,

 

Je me joins à mes confrères de la CGEM pour vous exprimer notre joie d’être parmi vous aujourd’hui, pour cette rencontre entre la CGEM et la CEOE.

Notre rencontre revêt une réelle importance car nos pays jouissent d’un partenariat économique naturel et de proximité, un partenariat stratégique car nous avons un avenir commun et nous devons le consolider.

En effet, le Maroc est le premier marché Africain de l’Espagne et son second marché en dehors de l’Union Européenne. L’Espagne, pour sa part est notre premier fournisseur et la 2e destination de nos exportations.

Au cours des deux dernières décennies, notre balance commerciale commune s’est caractérisée par une amélioration notable de la valeur ajoutée des biens échangés entre nos deux pays et notamment dans le domaine du textile habillement, de l’électronique, des équipements automobiles et des produits sidérurgiques sans compter les produits agro-alimentaires et chimiques.  

Le Maroc s’est positionné comme un acteur significatif dans la chaîne de valeur ajoutée des industries espagnoles, tandis que les PME ibériques renforçaient leur présence dans notre royaume. On compte aujourd’hui, 800 entreprises à capitaux espagnols installés au Maroc et elles opèrent aussi bien dans l’industrie que le BTP, le tourisme, l’immobilier et les services à l’entreprise.

L’on ne saurait parler d’économie, également, sans évoquer le capital humain et son apport dans la construction de valeur ajoutée et de gains de productivité. Près de 800 000 marocains sont installées en Espagne dans le cadre d’une immigration régulière et contribuent à la bonne marche de l’économie espagnole. De l’autre côté du Détroit, ces dernières années ont connu un accroissement important du nombre de citoyens espagnols, qui se sont positionnés avec succès sur le marché du travail au Maroc.  

Bien entendu, il ne faut pas oublier, l’autre flux de capital humain, générateur de consommation, qu’est le million de touristes espagnols qui visitent le Maroc chaque année ou, à l’inverse, les 200 000 marocains qui passent leurs vacances chez vous

 

Mesdames, Messieurs,

L’excellence de notre relation économique ne nous exonère pas d’en faire plus, bien au contraire. Je reste convaincue que nous pouvons chercher des gisements de croissance profitables à nos deux pays.

Ces opportunités, nous les trouverons d’abord dans les perspectives qu’offrent nos propres économies. L’Espagne a retrouvé le chemin de la croissance avec une prévision de 2.8% en 2015, alors qu’en 2013 elle était encore en récession. Elle offre des opportunités intéressantes dans le secteur industriel et énergétique. Le Maroc, pour sa part, avec une croissance qui devrait avoisiner les 5% en 2015 et 5.5% en 2016, présente un éventail de projets d’investissements à forte rentabilité. Ils s’appuient en cela sur des plans sectoriels clairs et ambitieux dans l’agriculture, l’industrie, les énergies renouvelables et la logistique, entre autres.

 

Les opportunités de développement partagés, nous les trouveront également dans nos zones d’intégration régionales respectives ou dans celles avec lesquelles nous avons des affinités culturelles et historiques, comme l’Union Européenne, l’Afrique et l’Amérique. Nous devons nous appuyer sur nos accords de libre-échange et nos marchés respectifs pour prospecter, ensemble, de nouveaux marchés et co-investir en dehors de nos frontières. Le Maroc peut, par exemple, apporter l’expertise de ses entreprises déjà installées en Afrique et opérant dans des domaines aussi variés que les infrastructures économiques et sociales, le BTP, l’immobilier, le génie civil, la distribution, l’énergie, les mines ainsi que l’agroalimentaire.  

Le Maroc peut également servir de porte d’entrée vers le marché Nord-Américain, la Turquie, l’Egypte ou encore le Moyen Orient, grâce aux accords de libre-échange qu’il a signé.

L’Espagne, elle peut mettre en avant son intégration régionale au sein de l’Union Européenne ou encore son expérience et son savoir-faire pour servir de hub aux entreprises marocaines en vue de prospecter les marchés latino-américains.

Il y a donc encore beaucoup de choses à faire et notre rencontre d’aujourd’hui s’inscrit parfaitement dans cette perspective avec des interventions dont l’objet est de créer cette triangulation entre nos deux pays avec d’autres régions au sein desquelles nous avons un avantage compétitif.

C’est aussi dans cet esprit que la CGEM et la CEOE ont créé le Conseil Economique Maroc Espagne, il y a deux ans, lors de la visite au Maroc de Sa Majesté Juan Carlos. Ce conseil, dont une présentation vous sera faite au cours de cette rencontre est à la fois un outil de réflexion et d’action, au service de l’intégration économique maroco-espagnole. Il devra proposer de nouvelles pistes de co-investissement, faire de la veille sur les marchés potentiels à prospecter, mais aussi tenter de lever les blocages qui entravent le business entre nos deux pays.

J’encourage donc les membres de ce Conseil à intensifier les efforts pour faire franchir à cette relation Maroc-Espagne un nouveau palier.  

 

Je vous remercie pour votre attention