Signature à Paris d’une convention de coopération entre la CGEM et le MEDEF

28 Mai 2015

La confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le patronat français MEDEF ont signé, jeudi 28 mai à Paris, une convention de coopération, en marge de la rencontre exceptionnelle et de haut niveau du Club des chefs d'entreprise France-Maroc.

En vertu de cette convention, signée par la Présidente de la CGEM, Miriem Bensalah-Chaqroun et le président du MEDEF, Pierre Gataz, les deux patronats s'engagent à échanger informations et expériences, à délibérer sur les questions d'intérêt commun de leurs membres et à représenter ceux-ci auprès des institutions pertinentes ou lors des sommets bilatéraux en se reposant sur les principes de coordination et de coopération, dans le respect total de l'autonomie de chaque partie ainsi que des dispositions légales des deux pays.

Il s'agit ainsi du partage d'informations sur des questions d'intérêt économique, commercial et financier pouvant être de l'intérêt des deux organisations.

Les deux organisations patronales s'engagent aussi à faciliter les échanges de marchandises et les flux d'investissement entre les deux pays, de même qu'elles définissent des approches communes sur un certain nombre de sujets pertinents.

En vertu de cette convention, la CGEM et le MEDEF s'engagent aussi à encourager l'établissement des entreprises marocaines en France et celui des entreprises françaises au Maroc, outre la mise en place de projets communs pouvant contribuer au partage des expériences et à la formation des membres des organisations respectives en matière notamment d'entreprenariat, de marketing et de communication, de lobbying, de nouvelles technologies, de création d'emplois dans les deux pays et de formation des salariés, d'exportation, d'internationalisation et d'assistance aux PME.

Ils s'engagent aussi à participer aux événements et manifestations de toutes natures entre les deux pays et à mutualiser leurs expériences pour établir conjointement un argumentaire en vue des négociations de la COP 21 et de la COP 22.

Il s'agit aussi de la représentation des employeurs au titre des deux organisations à l'occasion des rencontres de haut niveau entre les autorités des deux pays.

Les deux parties s'engagent, d'autre part, à mettre en place des moyens appropriés permettant cet échange d'informations et d'expériences et notamment l'échange des notes et argumentaires, des visites entres responsables des deux organisations, le cas échéant et les échanges temporaires de cadres et experts.

La présente convention est signée pour une durée indéterminée et aussi longtemps que les intérêts mutuels pour la collaboration des deux organisations le rendront utiles.

Miriem Bensalah-Chaqroun : « Le Maroc et la France appelés à relever le défi de monter en puissance et d'innover »

Forts de leur socle d'acquis et d'expériences réussies, le Maroc et la France sont appelés à relever le défi de monter en puissance et d'innover, a affirmé la Présidente de la CGEM, Miriem Bensalah-Chaqroun.

« La France est un des piliers de l'Europe, et le Maroc un acteur majeur en Afrique », a souligné Mme Bensalah-Chaqroun à l'ouverture de la rencontre exceptionnelle et de haut niveau du Club des chefs d'entreprise France-Maroc, notant qu'« il est naturel que nous cherchions ensemble plus de croissance. Une croissance que nous trouverons dans la multiplication des débouchés et la quête de nouveaux horizons pour nos économies respectives ».

« Ce sont ces nouvelles réalités que nous devons mettre à profit pour renforcer nos liens économiques et que le Club des chefs d'entreprise s'efforce de trouver en dessinant les futures voies de notre collaboration », a-t-elle expliqué.

Entre le Maroc et la France, la relation est fidèle à ce qu'elle a toujours été : solide et mutuellement profitable, a-t-elle rappelé, notant que la densité des relations économiques bilatérales n'est plus à construire.

Elle a, à cet égard, rappelé que la France est le premier client, le deuxième fournisseur et le premier investisseur étranger direct au cours de la décennie écoulée au Maroc, précisant que près de 800 filiales de groupes français opèrent dans le Royaume, alors que les échanges commerciaux entre les deux pays dépassent les 8 milliards d'euros.

Evoquant le thème choisi pour cette rencontre à savoir « France-Maroc : Nouvelles réalités, nouvelles coopérations, nouvelles frontières », la présidente de la CGEM a relevé que le Maroc ne doit plus être perçu comme un eldorado de la main d'œuvre bon marché, mais comme un espace où les femmes et hommes contribuent à l'évolution technologique.

Mme Bensalah-Chaqroun a, d'autre part, salué l'engagement de l'AFD au Maroc dans le cadre de ses programmes pour l'éducation, la formation professionnelle, et l'accès à l'emploi, estimant que ce capital humain sera le meilleur atout dans le renforcement de la compétitivité industrielle, pilier de développement des deux pays.

La Présidente de la CGEM a, d'autre part, indiqué que la France avec ses 34 plans industriels et le Maroc avec son Plan d'accélération industrielle peuvent trouver matière à accroître une compétitivité partagée, notant qu'«à côté des traditionnels secteurs où notre collaboration est exemplaire, d'autres voies peuvent être explorées ».

Elle a, à cet égard, cité les thématiques qui peuvent faire l'objet de nouvelles formes de recherches et de co-investissement dont les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique, les services à la collectivité, l'industrie de l'information et la production de contenus ou encore la chimie.

« Si la relation entre le Maroc et la France est dense, elle reste toutefois confinée, pour une large part, aux opérations et transactions commerciales entre grands groupes et pas suffisamment aux PME », a-t-elle fait observer, ajoutant qu'il serait illusoire de croire qu'un sursaut de croissance partagée puisse être seulement porté par les grandes entreprises.

Elle a, dans ce sens, appelé à faire porter la croissance par les PME, d'abord en dupliquant le modèle existant entre grandes entreprises marocaines et françaises , ensuite en faisant en sorte qu'elles s'internationalisent et qu'elles mutualisent leurs efforts pour aller vers d'autres marchés et notamment en Afrique où la présence marocaine est aujourd'hui significative.