Le business dialogue sur l’eau a plaidé, dimanche soir à Tanger, pour la mise en place d'une coalition marocaine pour l’Eau, afin de donner à cette matière vitale la place qui lui échoit dans les négociations climatiques internationales et promouvoir une gestion saine du secteur.
Composé des représentants des secteurs publics, semi publics et privés et des acteurs de la société civile, ce business dialogue, placé sous le thème "Eau et changement climatique", a également souligné la nécessité de promouvoir la mobilisation des ressources hydriques, renforcer la coopération Sud-Sud dans le domaine de l’eau, et de mettre en place une banque de données à même de disposer d’informations fiables et de bonne qualité sur les bonnes pratiques et les technologies en relation avec le secteur de l’eau.
Intervenant à cette occasion, la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), initiatrice de l’évènement, Miriem Bensaleh Chaqroun, a souligné que ce business, initié en 2015 dans le cadre de la préparation de la COP21, ambitionne de débattre d’un enjeu de société capital, celui de la ressource "EAU", en tant que facteur-clé du développement, et de renforcer les partenariats entre les gouvernements et le secteur privé, en vue de réussir la transition vers une économie à bas carbone, notant la nécessité de raisonner en termes d'efficacité hydrique et d’identifier les approches adaptatives innovantes pour faire face au changement climatique.
"L’enjeu capital est de porter la question de l’eau au cœur des débats climatiques", a-t-elle insisté, notant que les entreprises ont les clés de l’adaptation au changement climatique, puisqu’elles sont habituées à la gestion des changements et à la maîtrise des risques.
Pour sa part, l’ambassadeur pour la négociation multilatérale de la COP22, Aziz Mekouar, a souligné que la communauté des affaires mondiales, la société civile, les Etats et les villes sont extrêmement mobilisés en faveur de l’environnement, à travers le lancement de projets à fort impact sur la protection et la préservation de l’environnement, notant que ces initiatives constituent une source d’inspiration pour les négociateurs climatiques et les mesures à entreprendre pour faire face aux effets néfastes des changements climatiques à travers le monde entier.
De son côté, le secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée (UpM), Fathallah Sijilmassi, a souligné que ce dialogue, qui s’inscrit dans un processus de mobilisation des différents partenaires du secteur privé, vise à favoriser une participation active des acteurs privés dans la gestion, à l’échelle régionale, nationale et internationale, de la question des changements climatiques, et à avoir une attention particulière sur la question de l’eau, en tant qu’élément central pour la coopération régionale en Méditerranée, notant que les recommandations formulées lors de cette rencontre seront exposées lors de la COP22.
Le responsable a rappelé que 90 pc des catastrophes liées aux changements climatiques sont en relation avec le domaine de l’eau, notant que le Maroc peut jouer un rôle clé pour une articulation stratégique essentielle entre l’Europe, la Méditerranée et l’Afrique, en faveur d'une jonction efficace entre les sources et les destinations de financement, en vue de favoriser la paix et la prospérité dans la région.
Quant au Président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, il a affirmé que la présidence marocaine de la COP22, qui se tiendra en novembre prochain à Marrakech, constitue une opportunité pour repenser le modèle de développement national, amplifier la prise de conscience de la société marocaine des enjeux de l’environnement, renforcer le positionnement des acteurs non-étatiques marocains dans les réseaux internationaux qui agissent sur le climat et établir de nouveaux partenariats, pour faire face aux effets des changements climatiques.
Le Maroc peut également jouer un rôle de leader pour bâtir des alliances entre les acteurs économiques, les gouvernements, les territoires, la société civile, les ONG et les universités, a-t-il relevé, notant que les établissements universitaires nationaux recèlent d’immenses potentiels de recherche, à même de servir à l’établissement d’un agenda national et africain de la recherche et développement.
Pour le président du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, Ilyas El Omari, la préservation de l’environnement, l’adaptation et l’atténuation des effets des changements climatiques nécessitent l’engagement des entreprises, des acteurs de la société civile et des académiciens en faveur de la cause climatique, relevant que cette rencontre vise à renforcer les partenariats entre les gouvernements et le secteur privé, en vue d'accélérer le développement de technologies vertes et de se doter d’approches, de démarches et de stratégies concertées et efficientes pour atténuer les risques climatiques.
Tanger : Le Business dialogue pour la mise en place d’une coalition marocaine pour l’Eau
18 Juillet 2016