Messieurs les Ministres

Messieurs les secrétaires généraux des syndicats,

Chers consœur, chers confrères,

 

Je ne saurais vous dire combien je suis honorée, et ravie de voir autant de chefs d’entreprises et de personnalités assister à cette Assemblée générale ordinaire et élective de la Confédération Générale des entreprises du Maroc. Une affluence qui prouve l’intérêt que vous portez à notre institution et qui illustre son poids et sa représentativité au sein du tissu économique organisé et responsable.

Au cours des 3 dernières années, la CGEM s’est profondément transformée. Elle s’est affirmée avec force comme l’interlocuteur privilégié, crédible et sérieux, des pouvoirs publics et des partenaires sociaux pour tout ce qui a trait non seulement à l’entreprise marocaine, mais également à l’économie nationale de manière générale. Une stature légitimée par une représentativité sectorielle à travers ses 31 fédérations statutaires et une couverture complète du territoire national à travers ses 10 CGEM-Régions.  

A ce titre, je voudrais partager avec vous quelques chiffres très récents que nous avons mis à jour afin de mesurer notre place dans l’économie. A travers ses fédérations et ses régions, la CGEM c’est d’abord 88 000 membres directs et indirects dont 500 associations nationales et régionales ; et 95% de PME/PMI. La CGEM c’est aussi des entreprises qui emploient plus de 2 millions de salariés. Enfin la CGEM c’est 55% du PIB du Maroc.

C’est avec le poids de cette responsabilité que nous avons, M. Salaheddine Kadmiri et moi-même, pris à bras-le-corps ce mandat de 3 ans, lorsque nous avons bénéficié de votre confiance, le 16 mai 2012. C’est avec la conviction profonde de servir l’entreprise et d’entreprendre ensemble, avec vous, le changement. Et ce changement, sans aucune prétention, et grâce à vous tous, nous l’avons accompli. Mais beaucoup reste et restera toujours à faire.

 

 Mesdames, messieurs,

 

Le Maroc a vécu ces dernières années une période difficile sur le plan économique, caractérisée par un affaiblissement des ressources de l’Etat et une contraction de la demande intérieure et extérieure. Dans le même temps, la politique d’ouverture pratiquée par le Royaume, matérialisée par 55 accords de libre-échange, a continué à produire ses effets.

Le résultat de tout ceci a été que l’entreprise marocaine a non seulement perdu en compétitivité, mais elle a également souffert sur le plan financier des retards de paiement de marchés publics et d’une baisse du chiffre d’affaires.

Le travail accompli au cours de ce mandat qui s’achève s’est donc articulé sur des actions correctives, pour dépasser les aléas de la conjoncture, mais également des actions de fonds pour impulser le changement. Le Maroc a besoin d’entreprises fortes, d’entreprises compétitives et d’entreprises connectées à leur environnement, local et international.

Avoir des entreprises fortes, c’est d’abord leur permettre d’avoir un cycle d’exploitation normal et les ressources financières qui vont avec. 

Nous avons donc milité pour que la problématique des arriérés de paiement soit résolue et nous espérons rapidement revenir à la normale. Nous avons aussi obtenu, et c’est une première, que les crédits de TVA soient remboursés. Parallèlement, nous avons travaillé avec le gouvernement pour réformer la loi sur les délais de paiement, de sorte à ce qu’elle soit adaptée au tissu économique national et qu’elle englobe également la commande publique. Nous avons reçu, en ce sens, l’engagement du Chef du gouvernement et du ministre de l’Economie et des Finances.

 

Nous avons également travaillé à la simplification des procédures administratives et notamment la mise en place d’un Identifiant commun de l’entreprise, qui permettra d’éviter les aller-retours entre administrations.

Avoir des entreprises fortes, c’est également les doter d’un climat social sain, où la liberté de travail se conjugue avec la liberté syndicale. C’est le sens du pacte social que nous avons signé avec 3 syndicats, et qui prévoit des mécanismes de prévention de la conflictualité et des groupes de travail concernant les réformes des textes réglementaires. Aujourd’hui, nous sommes fiers de constater que la relation avec les syndicats est marquée par le respect et la compréhension mutuelle.

Avoir des entreprises fortes, c’est aussi miser sur le capital humain, sur la formation et sur la responsabilité sociale de nos entreprises.  Nous avons travaillé d’arrache-pied pour libérer les Contrats spéciaux de formation de l’impasse dans laquelle ils étaient et le résultat est qu’aujourd’hui, les PME/PMI peuvent à nouveau se faire rembourser les frais de la formation de leurs employés.

Nous avons également initié et lancé avec le gouvernement l’Indemnité pour Perte d’Emploi, assortie d’un programme de reconversion. Et nous continuons à sensibiliser les entreprises pour se mettre en mode RSE. Une entreprise forte l’est aussi par l’environnement de travail qu’elle offre à ses salariés et la paix sociale qu’elle construit : elle attire les meilleurs et améliore sa productivité et son innovation.

Au cours du mandat écoulé, nous avons M. Kadmiri et moi-même, soutenus par un Conseil d’administration auquel je rends hommage, fait de la réindustrialisation de l’économie Marocaine, un cheval de bataille. Depuis 2012 et jusqu’à aujourd’hui, la CGEM n’a cessé de rappeler que l’industrie reste le socle d’une économie solide. L’industrie est pourvoyeuse d’emplois pérenne et créatrice de valeur ajoutée locale, sans compter qu’elle limite le recours aux importations.

Or, le constat est poignant : l’industrie marocaine perd pied par manque de compétitivité. C’est pourquoi nous avons lancé début 2013 et parachevé en mars 2014, une étude sur « les leviers de la compétitivité ». Et nous sommes satisfaits de voir que le gouvernement a pris acte de cette sensibilité dans son Plan d’accélération industrielle qui a été a dévoilé en avril 2014.

La CGEM adhère au plan d’accélération industrielle et fera en sorte de prendre ses responsabilités directement et à travers ses fédérations sectorielles. Mais nous estimons que les mesures mises en place, outres celles concernant les « métiers mondiaux » exportateurs, doivent s’appliquer avec encore plus de force à des secteurs qui travaillent pour le marché local, et dans lesquels le Maroc a une réelle expertise comme la plasturgie, la métallurgie, l’agroalimentaire, et bien d’autres…

Enfin, avoir des entreprises connectées, c’est leur permettre d’élargir l’éventail des opportunités d’affaires possible. C’est les pousser à se développer. C’est ce que nous avons fait avec les partenariats Grandes Entreprises-PME, qui sont entrés dans une phase concrète, après une étude qui a duré un an. Car nous estimons qu’il est anormal qu’une grande entreprise aille se fournir à l’étranger quand elle peut aider une PME locale à s’adapter à ses besoins.

C’est aussi ce que nous avons réussi en organisant le premier forum régional de l’investissement dans les Régions Sud qui drainera, inchallah, 6 milliards de DH de nouveaux investissements et verra la création de plus de 10 000 nouveaux emplois

A une échelle plus large, la CGEM, sous l’impulsion de la politique éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – que Dieu l’assiste- a aidé les entreprises à élargir leur horizon d’activité en organisant plusieurs forums économiques et des rencontres bilatérales internationales, particulièrement avec les pays africains mais également en Russie et en Chine. Nous sommes convaincus que la PME marocaine a un rôle nodal à jouer sur le continent. Et nous sommes fiers de constater que l’affluence est de taille : 600 participants au forum Maroc-Guinée de Casablanca en septembre 2014. 850 au forum Maroc-Côte d’Ivoire de Marrakech en janvier dernier. Qui aurait imaginé cela il y a 3 ans ?

 

Mesdames, Messieurs,

 

Il serait trop long d’énumérer avec ce mot introductif tout ce qui a été fait par la CGEM depuis 2012. Je voudrais présenter mes excuses à tous ceux, et ils sont fort nombreux, qui ont apporté leur contribution à cette aventure au cours de ces trois ans et dont je n’ai pas cité les réalisations. Toutefois, nous avons M. Kadmiri et moi-même, publié et mis en ligne le bilan détaillé des 3 années de mandature. D’ailleurs, ce document a dû vous être distribué.

Je voudrais que vous sachiez que parfois les discussions et les débats ont été ardus et que certaines décisions étaient difficiles à prendre. Ce qui nous a motivés ? C’est votre confiance, c’est la responsabilité de porter la voix des milliers d’entreprises qui font de la CGEM ce qu’elle est aujourd’hui.

Mais, je voudrais souligner que tout cela a été un édifice construit, pierre par pierre, par l’ensemble des past-présidents auxquels je rends un hommage appuyé.

Je tiens à remercier M. Salaheddine Kadmiri ainsi que les membres du bureau de la CGEM pour leur engagement qui est demeuré constant. Je remercie ce magnifique Conseil d’administration qui débattu franchement et su faire prévaloir, avec honneur et panache, l’intérêt du grand nombre au détriment, parfois, des intérêts sectoriels.  Et pour finir, je voudrais également dire merci à l’équipe de la structure permanente de la CGEM, menée par son Directeur Délégué, M. Fadel Agoumi ; une équipe peu nombreuse, mais dévouée, au quotidien, à la cause des entreprises. 

Vive le Maroc qui gagne, vive la CGEM, vive l’entreprise marocaine !

 

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