
Monsieur le Chef du Gouvernement,
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle,
Messieurs les Ministres,
Monsieur le Ministre Délégué en charge de la formation professionnelle,
Monsieur le Secrétaire Général du Département de la Formation professionnelle,
Monsieur le Directeur Général de l’OFPPT,
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de vous exprimer ma satisfaction de me retrouver parmi vous, aujourd’hui, pour le lancement de la Stratégie Nationale de la Formation Professionnelle 2021 (SNFP), qui vient consolider un édifice, voulu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI – Que Dieu l’Assiste- pour assurer au Maroc un développement humain inclusif.
Cette stratégie, qui est le fruit d’un travail de concertation étroite entre le Ministère de la formation professionnelle et la CGEM est l’illustration des vertus d’un partenariat public-privé engagé et crédible, où la politique publique et les besoins du secteur privé en matière de ressources humaines, qualifiées et bien formées, convergent.
Car la formation professionnelle est un enjeu de société que nous devons tous porter à bras-le-corps. Elle vient compléter un dispositif pédagogique et répondre à une demande de compétences qui n’est pas forcément celle offerte par l’université.
Les entreprises ont certes besoin de managers, mais elles ont également et tout aussi besoin des femmes et hommes de l’art, issus de tout niveau de qualification, qui maîtrisent les métiers. Et c’est, LÀ, l’esprit de la formation professionnelle :
- Celle-ci n’est pas, et ne doit pas être ce système alternatif à la déperdition ou l’échec dans le cursus scolaire académique classique. (Comme on disait auparavant : maqritich ! sir lettekouine…)
- La formation professionnelle n’est pas non plus et ne doit pas être cet accès privilégié à certaines formations, pour une poignée de salariés, afin d’enjoliver leur CV.
La formation professionnelle est à la fois un vecteur de création d’emplois pour l’Etat, un vivier de compétences et un levier de compétitivité pour l’entreprise, un tremplin de travail pour les jeunes et un surcroît d’employabilité pour les salariés.
C’est pour cela que les éléments de cette stratégie, lancée aujourd’hui, nous paraissent fondamentaux. En favorisant, dès le primaire, l’émergence d’une conscience des métiers, puis, au secondaire un contact avec ces métiers, et enfin, en instituant un bac professionnel, on offre au élèves un choix réel et pas une alternative entre deux systèmes, jusque-là mutuellement exclusifs l’un de l’autre.
De plus, cette stratégie institue un cadre logique visant une planification pilotée par la demande et un dispositif de formation agile, ouvert, et de qualité.
Je ne peux donc que me réjouir, en tant que représentant des employeurs, et en tant que chef d’entreprise avant tout, de voir que le Maroc, s’apprête à poser un autre jalon, dans le développement humain. Comme dit le proverbe : « Investir dans la formation, c’est conjuguer au présent, mais aussi au futur, le souci des Hommes et le souci des résultats. »
Je me réjouis également de voir, que cet esprit de concertation et ce partenariat fort existant entre la CGEM et le gouvernement, en la matière, perdurera à travers les conventions que nous signerons aujourd’hui.
Parmi ces conventions, celles concernant la mise en place d’Instituts de formation dédiés aux nouveaux métiers ; et notamment l’environnement, l’eau et le développement durable.
Je tiens également à saluer la clairvoyance du ministère en ce qui concerne la mise en place, dans le cadre de l’Académie des Entrepreneurs de la CGEM, d’un institut de formation au management et à la formation des TPME et de promotion de l’Entreprenariat.
Monsieur le Chef du Gouvernement,
Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs
J’évoquais, au début de mon allocution, la consolidation de l’édifice de la formation professionnelle. Il nous appartient, tous, de faire, à cet effet, preuve de vigilance, pour qu’elle ne se fasse pas sur des bases fragiles et s’armer de persévérance pour qu’elle soit également parachevée.
A- La consolidation c’est d’abord de faire en sorte que les promesses de la formation professionnelle soient au rendez-vous. Je voudrais dans ce cadre insister sur quelques points qui me paraissent essentiels :
1. le premier point est celui de la Formation Continue en cours d’emploi, dont les principaux véhicules sont les GIAC et les Contrats spéciaux de formation (CSF).
La formation professionnelle, ce n’est pas que de la formation initiale. La Formation Continue est un formidable instrument d’amélioration de la compétitivité de notre économie. Elle permet d’éviter la déperdition des connaissances, de promouvoir la mobilité sectorielle et géographique et d’augmenter l’employabilité des salariés.
Or depuis, depuis 2004, la formation continue est réduite à sa plus simple expression. Chaque année, seul un millier d’entreprises bénéficie du système des CSF, soit 0.71% du total des entreprises qui cotisent à la Taxe sur la formation professionnelle (TFP)
La réforme du système, approuvée en juin 2014, et sur laquelle nous avons beaucoup misé, représentait la promesse du renouveau et du changement. 18 mois après, les résultats ne sont pas au rendez-vous, et ce, en raison principalement de la gouvernance actuelle du dispositif.
Résultat : les entreprises qui paient aujourd’hui 1.8 milliards de DH par an au titre de la Taxe sur la Formation professionnelle, et qui doivent bénéficier du tiers de ce montant pour la formation de leurs salariés, ne consomment même pas 5% de leur contribution. Les 95% restants alimentent le budget de la formation initiale.
Le financement de la formation initiale est-il de la responsabilité de l’entreprise !?
2. Le deuxième point sur lequel je voudrais insister est celui de la qualité en matière de formation initiale. La CGEM a accueilli avec une grande satisfaction le lancement du plan de développement quinquennal de l’OFPPT. Il vise à augmenter l’offre de formation et la capacité d’accueil ; et nous sommes déterminés à accompagner l’Office dans cette mission. Toutefois, le volume des effectifs à former ne doit pas prendre le pas, ni sur la qualité de la formation, ni absorber les ressources dédiées aux Contrat Spéciaux de Formation.
(Après la consolidation…)
B- Le parachèvement : Enfin, et au-delà de la consolidation, le système de la Formation Professionnelle se doit également d’être parachevé et notamment sur le plan législatif. En effet, le projet de loi portant, sur l’organisation de la Formation Continue, adopté il y a près de deux ans, en Conseil du Gouvernement tarde à être mis dans le circuit d’approbation.
Or, cette loi jette les bases d’un système global de la formation continue, et institue le cadre d’une gouvernance cohérente réellement participative et prospective.
Elle précise finement les droits et les obligations du citoyen et de l’entreprise et définit un ensemble d’outils destinés à la reconnaissance des compétences de l’individu.
Mesdames et messieurs,
La qualité de la mise en œuvre de toute stratégie vaut certainement bien plus que la qualité de la stratégie elle-même. La CGEM a confiance dans la poursuite de ce partenariat public-privé exemplaire pour la phase cruciale de mise en œuvre.
En ce sens, nous recommandons l’institution d’une Agence d’exécution de cette stratégie, dotée d’un pilotage public-privé et des moyens humains et financiers adéquats. Et ce, à l’instar des bonnes pratiques de gouvernance observées au niveau national comme pour l’Agriculture ou la Logistique.
Enfin, voudrais conclure par un hommage à tous ceux qui ont travaillé sur cette stratégie que nous célébrons aujourd’hui :
- M. le Ministre de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle ; M. le Ministre Délégué en charge de la Formation Professionnelle ; ainsi que les équipes du Département, et à leur tête le secrétaire général, M. Jamal Eddine El Aloua.
- Je rends hommage, également, aux équipes de la CGEM, et notamment la Commission « Formation professionnelle » qui ont activement contribué au résultat que nous célébrons aujourd’hui.
Je vous remercie pour votre attention