Monsieur le Ministre,

Excellence Monsieur l’Ambassadeur,

Monsieur le Wali du Grand Casablanca,

Monsieur le Président du Conseil de la Région de Casablanca Settat,

Monsieur le Président du MEDEF,

Mesdames et Messieurs les co-présidents du Club de Chefs d’Entreprise France-Maroc,

Messieurs les Présidents et Directeurs généraux,

Chers  consoeurs, chers confrères,

Après le succès de la COP 21 réunie à Paris, la communauté internationale a choisi le Maroc, qui se distingue comme l’un des acteurs majeurs, en Afrique, de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de l’environnement, pour organiser les retrouvailles des «Parties» signataires de cet accord historique. A Marrakech, il s’agira pour nous de tracer «le chemin de l’audace et de l’avenir» pour clarifier et faire respecter dès 2020, les engagements pris à Paris.

Le forum Maroc-France qui nous réunit aujourd’hui s’inscrit dans cette dynamique pour renforcer notre élan sur une question vitale pour l’avenir des populations de la planète entière, qui  nous concerne tous, et peut-être, au premier chef, les forces économiques qui produisent de la richesse, je veux parler des entreprises.

Nous le savons tous ici, les entreprises peuvent contribuer au développement durable en garantissant la protection de l’environnement grâce à leur responsabilité sociale. Elles peuvent faire de l’économie durable une opportunité pour développer leur compétitivité.

J’aime à citer un grand patron français, Louis Schweitzer, ancien PDG du groupe Renault qui disait que «le développement durable n’est ni une utopie ni même une contestation, mais la condition de survie de l’économie de marché» Y a-t-il de plus belles formules pour ouvrir notre forum ?

Mesdames et messieurs, je tiens à vous souhaiter la bienvenueà ce forum Maroc-France, placé sous le signe du co-investissement dans l’économie durable.

Pour cette 6èmeédition, je vois que votre enthousiasme est intact avec 400 participants dans la salle et 120 rendez-vous B to B qui se dérouleront en fin de soirée. Permettez-moi de m’en réjouir.

Votre présence souligne une fois de plus l’excellence de la relation entre la France et le Maroc, des liens tissés notamment par la présence de près d’un millier d’entreprises françaises dans le Royaume, dont 36 parmi celles du CAC40.

Je veux également saluer l’action du Club de Chefs d’entreprises France-Maroc, qui figure en tête des Conseils d’affaires les plus actifs que compte la CGEM, et ce, grâce à l’engagement des Co-Présidents : Mme Saïda Lamrani Karim, M. Mohammed El Kettani, M. Xavier Beulin et M. Jean-Paul Herteman ainsi que l’ensemble de l’équipe.

Mesdames et messieurs, à l’heure où l’économie mondiale pense, prévoit et agit en mode vert, à l’heure où Marrakech s’apprête à consolider ce que Paris a mis en œuvre  les entreprises marocaines et françaises ont, une opportunité de construire, ensemble, durablement, les opportunités économique de demain.

C’est la raison pour laquelle nous n’avons d’autre choix que celui de la durabilité. Depuis le 13 août 2016, l’humanité a entamé une 2e planète, car il nous aura fallu seulement 225 jours pour épuiser toutes les ressources que la terre peut fournir en une année. Pour mémoire, en 1970, ce jour du « dépassement » se situait le 13 décembre…

Aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix en tant qu’opérateurs économiques, que de nous conformer aux nouvelles règles, pour atténuer l’accélération du changement climatique, tout comme nous devons nous adapter aux effets du changement déjà à l’œuvre. 

Nous n’avons d’autre choix que celui de nous inscrire dans le développement durable  avec ses trois dimensions :

 Ecologiquement tolérable

  • Socialement équitable
  • Tout en restant] économiquement efficace.

Car, ne nous y trompons pas les entreprises seront bientôt évaluées sur leur capacité́ à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à minimiser leur empreinte sur le climat. A plus long terme,  leur notation s’étendra à leur capacité à s’adapter au changement climatique.

C’est pourquoi, les enjeux  liés à ce développement durable seront de taille. Et, comme dans tout processus de changement, il  y aura, pour les uns, des contraintes et, pour les autres, des opportunités.

  • Les contraintes sont d’abord celles auxquelles doivent se plier les industries classiques. Elles doivent produire avec moins de ressources, tout en restant compétitives.

Nous le savons tous, être vert a un coût, et ce n’est que dans la destruction créatrice, dans l’innovation,  que nous serons à même de chercher les ressorts de cette compétitivité.

Mais avant ce sursaut technologique salvateur et sachant que la Convention Cadre des Nations Unies contre le Changement Climatique évalue le coût des mesures d’adaptation entre 44 et 166 milliards de dollars par an dans le monde, il nous paraît légitime de poser clairement la question suivante aux acteurs étatiques : quel support technique et financier sera accordé aux entreprises pour qu’elle puissent produire mieux et polluer moins ?

Je pense, par exemple au Maroc, à toutes les mesures nécessaires pour soutenir la reconversion des producteurs de sachets en plastique, à qui l’on a demandé de se reconvertir dans un délai de 8 mois !

Je pense également à l’Ecotaxe qui a tendance à réduire la compétitivité de certains secteurs productifs, sans même qu’ils ne profitent d’intrants à prix réduits provenant du recyclage.

Je veux aussi rappeler que l’efficacité énergétique n’est envisageable qu’avec une offre industrielle compétitive d’équipements, de services et d’ingénierie, couplant performance énergétique, productivité et qualité avec des financements attractifs

  •  Mais, le développement durable représente surtout des opportunitésformidables que nous devons saisir. Tous les rapports internationaux le confirment aujourd’hui. Pour le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) le marché mondial lié à l’économie verte représenterait quelques 2500 milliards de dollars par an, dont 360 milliards que pour l’efficacité énergétique.

Ces opportunités et ces leviers de compétitivité dépendront, toutefois, de notre capacité à innover et à améliorer nos process ; et de notre aptitude à créer de nouvelles chaines de valeur qui sont des éléments clés de l’écosystème de l’économie verte.

Ce gisement d’opportunités, le Maroc, qui accueillera la COP 22, l’a perçu depuis plusieurs années déjà, à travers des programmes qui visent l’optimisation de ses ressources. Je veux citer, par exemple, la politique des barrages (140 barrages) qui nous permet de faire face aux années de sécheresse, le développement de la micro-irrigation, ou encore la politique de pêche responsable.

Je veux aussi évoquer la Charte de l’environnement, le Programme National d’Efficacité énergétique lancé en 2009 ou encore la réglementation concernant l’économie d’énergie dans le bâtiment.

Cela, sans oublier, bien sûr, le plan éolien, avec déjà 800 MW opérationnels aujourd’hui et le plan solaire avec  la  mise en service de la première tranche de la plus grande ferme solaire au monde. La part du renouvelable dans le mix-électricité sera portée à 52% en 2030.

L’ensemble de ces programmes pour l’efficacité énergétique nous permettra de dégager une économie de consommation de 20% à l’horizon 2030, soit une baisse d’émissions de 300 millions de tonnes de CO2.

Surtout, ces programmes et ces réglementations ont généré une activité industrielle et de services qui positionnent le Maroc comme l’un des acteurs majeurs de l’économie verte sur le continent africain. Toutes des politiques et orientations ont trouvé leur source dans la vision volontariste insufflée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l’aune des années 2000.   

Cette mobilisation, la CGEM y est engagée à travers sa Charte de responsabilité sociale ; son Centre Marocain de production propre (CMPP)  la coalition de gestion des déchets qu’elle préside ; et un partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, afin de diffuser les bonnes pratiques environnementales et réduire les émissions de GES par les entreprises.

 

Mesdames et Messieurs,

Lors de la 5e édition du Forum Maroc-France, tenue en mai 2015, l’accent a été également mis sur l’exploration de nouvelles voies de coopération entre nos deux pays. Je pense aux villes durables, à l’efficacité énergétique ou encore aux énergies renouvelables et aux ressources durables qui sont autant d’opportunités d’un partenariat renouvelé.

L’action du club des chefs d’entreprise est de ce fait étendue à ces thèmes et c’est tout naturellement que nous avons choisi d’en débattre lors de notre rencontre d’aujourd’hui.

Je suis convaincue que nos entreprises trouveront dans le business de l’économie verte, des possibilités de co-développement, au Maroc et en France, mais également au-delà de nos espaces géographiques respectifs et communs.

Je pense bien sûr au continent africain où 650 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité de manière régulière, alors que le potentiel en énergie solaire, hydraulique et éolien est immense. L’Afrique également,  où 220 millions de personnes souffrent de malnutritione;canisation.

 

Mesdames et messieurs,

Je ne voudrai pas conclure mon propos sans féliciter le Président Gattaz et le MEDEF, pour les actions novatrices entreprises à l’occasion de la COP 21, afin d’inciter et mobiliser le monde des affaires dans la lutte contre le changement climatique. Je remercie également le MEDEF pour avoir invité, et associé, notre Confédération à ses travaux et événements.

Soyez convaincus que la CGEM assumera ses responsabilités en s’engageant avec ses entreprises dans des actions concrètes et pérennes, lors de la COP 22.

Pour terminer, je tiens également à remercier les équipes du MEDEF ainsi que celles de la CGEM qui se sont mobilisées pour l’organisation de cet événement  qui, j’en suis sûre, renforcera nos partenariats pour une planète durable . 

Je vous remercie.

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