La Réunion de Haut niveau franco-marocain, prévue  le 28 mai à Paris, marquera sans doute une nouvelle page dans les relations  entre le Maroc et la France, deux pays amis animés par la même volonté d'aller  de l'avant, la main dans la main, pour renforcer leur coopération dans tous les  domaines.

 Cette rencontre est de nature à donner une nouvelle dynamique aux relations  bilatérales maroco-françaises, après le retour à la normalité suite à la  dernière brouille diplomatique marquée par un certain ralentissement dans les  échanges entre les deux pays sur nombre de sujets.

 La Réunion de haut niveau franco-marocaine, qui sera présidée par les chefs  de gouvernement des deux pays, se tient sous le signe du "renouveau et de  l'ambition", souligne-t-on de sources diplomatiques françaises.

 Le but étant de renforcer les domaines de coopération déjà existants dans  plusieurs domaines, mais également de réorienter la coopération vers de  nouveaux secteurs encore plus prometteurs, comme le numérique et le partenariat  sur l'Afrique, notamment dans le domaine bancaire.

 Les deux pays cherchent à renforcer leur coopération plus particulièrement  dans le domaine sécuritaire et de la lutte contre la radicalisation sur fond de  la montée de l'extrémisme religieux dans le monde.

 Le Maroc a un rôle fondamental à jouer dans la lutte contre la  radicalisation, de par son modèle distingué en matière de gestion de la chose  religieuse, précise-t-on de mêmes sources, ajoutant que Paris veut tirer profit  de l'expérience marocaine notamment dans le domaine de la formation des Imams.

 Outre ce volet sécuritaire, la réunion de Haut niveau traitera de plusieurs  questions à caractère économique et social, mais également de partenariat  régional.

 Ainsi, un accent particulier sera mis sur la dimension des énergies  renouvelables et les nombreux projets lancés au Maroc dans ce domaine.

 La France ne cache pas son désir de voir les entreprises françaises  remporter des appels d'offres qui seront lancées dans le cadre des ambitieux  programmes du Royaume dans les domaines du solaire et de l'éolien.

 La signature d'un accord de joint-venture de recherche entre l'Agence  marocaine de l'énergie solaire (MASEN) et l'agence française ALSEN, et d'une  convention de formation dans le domaine des énergies renouvelables est prévue  lors de la Réunion de Haut niveau franco-marocaine, annonce-t-on de mêmes  sources.

 D'autres volets économiques retiendront l'attention des responsables et des  hommes d'affaires des deux pays lors de la prochaine Réunion du Haut Niveau. Il  s'agit notamment du soutien de la Petite et moyenne entreprise (PME), où une  convention de 25 millions d'euros de la Réserve pays émergents devrait être  signée, et du transport avec l'extension des lignes des Tramway de Rabat et de  Casablanca et l'accélération du projet de la ligne à grande vitesse (LGV).

 Le Maroc, qui compte 750 filiales d'entreprises françaises (environ 120.000  emplois), est aujourd'hui "la porte d'entrée naturelle" des sociétés  françaises, notamment les PME, à la mondialisation, pour conquérir d'autres  marchés à l'international et plus particulièrement en Afrique, où le Maroc est  bien ancré et dispose d'une longue et riche expérience et où il mène "une  véritable diplomatie", précise-t-on à Paris.

 Ainsi, le partenariat triangulaire avec l'Afrique constituera un moment fort  de la Réunion du Haut niveau France-Maroc, deux pays qui travaillent notamment  sur la mise en place d'un groupe de travail sur les coopérations tripartites en  Afrique, d'un cluster financier Casablanca-Abidjan-Paris, ainsi que sur le  renforcement de la coopération administrative et financière.

 Une vingtaine d'accords portant sur plusieurs domaines de coopération  devraient être signés à l'occasion de la Réunion de haut niveau, qui constitue  une occasion importante pour redémarrer la machine bilatérale après la période  de brouille diplomatique entre Rabat et Paris.

 Les responsables français estiment que "rien n'est acquis au Maroc" et que  la France se doit de batailler dur pour retrouver les parts de marché qu'elle a  perdues sur le marché marocain, au profit d'autres concurrents comme l'Espagne  et la Chine.

 L'objectif de la France est de consolider sa place en tant que premier  partenaire économique et premier bailleurs de fonds du Royaume, ainsi que de  développer son partenariat industriel avec le Maroc, à travers notamment  l'accompagnement du plan national d'accélération industrielle et  l'encouragement des co-localisations mutuellement fructueuses.

 Et dans le sens inverse, la Réunion du haut niveau franco-marocaine sera  également une occasion pour examiner les moyens de favoriser l'implantation des  entreprises marocaines en France.

Le Maroc est un modèle pour beaucoup de pays, mais également pour beaucoup  d'entreprises. Il a enclenché une dynamique de développement avec une vision  d'avenir claire, précise le directeur général adjoint du MEDEF International,  Phillipe Gautier.

 Le MEDEF prépare avec son homologue marocain, la Confédération générale des  entreprises du Maroc (CGEM), le Forum d'affaires qui se tiendra en marge de la  Réunion du Haut niveau franco-marocaine.

 Près de 400 entreprises marocaines et françaises sont attendues à ce Forum,  une rencontre de haut niveau du club de chefs d'entreprise France-Maroc, qui se  tiendra sous le thème, "France-Maroc: nouvelles réalités, nouvelles  coopérations, nouvelles frontières".

 En retenant ce thème, les chefs d'entreprise des deux pays s'inscrivent en  droite ligne de la nouvelle donne des relations maroco-françaises, promues à un  avenir radieux sous le signe du renouveau et de l'ambition, deux maîtres mots  qui devraient être traduits dans des coopérations concrètes lors de la Réunion  du Haut niveau France-Maroc. MAP 

 

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