"Le FMI, avec ses 188 Etats membres, continuera à mettre son soutien et son  assistance technique à la disposition des pays de la région MENA, afin  d'améliorer leur climat des affaires", a assuré Mme Lagarde dans une  présentation au Conseil économique, social et environnemental (CESE) sous le  thème "Construire l'avenir: emplois, croissance et équité dans le monde arabe".

"Nous continuerons à vous soutenir avec nos concours financiers, nos  conseils, nos services de renforcement des capacités, et en facilitant le  dialogue avec les autres partenaires", a-t-elle réitéré.

Mme Lagarde a fait savoir que sur le front économique, la situation  s'améliore dans la région comme en témoignent la poussée des exportations,  l'augmentation de l'investissement public et les signes précurseurs d'une  reprise de l'investissement privé.

Elle a également passé en revue les avancées réalisées sur le front de la  politique économique durant ces trois dernières années, citant l'exemple de la  Jordanie qui a décidé de s'écarter des subventions universelles aux produits  énergétiques et de la Tunisie qui a entrepris de réformer son système bancaire.

"Ces progrès sont d'autant plus impressionnants que la conjoncture  extérieure n'a pas aidé et que, dans certains pays, les tensions internes  s'accentuaient sur le plan économique, social et financier", s'est-t-elle  réjouie.

Elle a, toutefois, estimé que la stabilité économique en elle-même n'est pas  suffisante, puisque les pays arabes en transition font face aujourd'hui à une  crise de l'emploi. "Le taux de chômage global est de 13 pc en moyenne, alors  que celui des jeunes s'élève à 29 pc, un niveau parmi les plus élevés au  monde", a-t-elle déploré.

Les défis à relever par le monde arabe pour la prochaine étape de la  transition concernent la création des emplois nécessaires pour répondre aux  aspirations d'une nouvelle génération et le développement d'une économie  prospère et dynamique, a lancé la responsable.

Dans ce sens, Mme Lagarde a appelé les pays de la région à promouvoir un  environnement propice au secteur privé, à créer des emplois pour les jeunes et  à appliquer les règles avec impartialité.

Il s'agit, à en croire la responsable, de mettre en place un climat des  affaires approprié, avec une réglementation plus efficiente et une plus grande  concurrence, et de doter les jeunes des compétences recherchées par le marché  de travail, à travers l'amélioration de la qualité de l'éducation.

"L'éducation ne suffit pas, il importe également d'assurer un meilleur  fonctionnement des marchés du travail pour qu'ils s'ouvrent davantage aux  jeunes", a-t-elle proposé.

Sur la participation des femmes à la population active, Mme Lagarde a  précisé que, durant la dernière décennie, l'écart entre la participation des  hommes et celle des femmes à la population active dans l'ensemble de la région  MENA était près du triple de l'écart moyen observé dans les pays émergents et  en développement, notant que "si au lieu du triple, l'écart avait été du  double, l'économie de la région aurait produit 1 million de dollars de plus,  soit un gain annuel de près de 6 points de PIB".

Elle a, à cet égard, souligné l'impératif de faire participer les femmes en  levant les obstacles et en adoptant des politiques propices à leur  contribution.

Les principes de la transparence et de la bonne gouvernance ne sont pas en  reste, puisque Mme Lagarde a estimé que "lorsque la gouvernance est fragile,  c'est la confiance qui en pâtit le plus et, ainsi, la cohésion sociale et  l'efficience de l'économie".

Aux yeux de la directrice générale du FMI,  "la solution passe par une plus  grande transparence dans les secteurs public et privé. Les gouvernements  pourraient faciliter l'accès aux informations budgétaires pour une plus grande  ouverture sur le plan des données financières".

En 2013, le FMI a conduit 55 missions d'assistance techniques dans les pays  arabes en transition et s'est engagé sur des concours financiers d'un peu plus  de 10 milliards de dollars.

Mme Lagarde, qui effectue actuellement une visite au Maroc, la première en  tant que Directrice générale du FMI, s'est entretenu auparavant avec le  ministre de l'économie et des finances. Elle tiendra également des réunions  avec plusieurs responsables marocains dont le Chef du Gouvernement et le  Gouverneur de la Bank Al-Maghrib.

Elle mènera aussi une visite à l'Université Internationale de Casablanca  (UIC), au Technoparc de Casablanca et au Centre Culturel Sidi Moumen
 

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